
Introduit par Jean Piaget dans les années 30, le constructivisme, comme son nom l’indique, est le fait que les êtres humains construisent à partir du réel une réalité. Et cette réalité n’est qu’une illusion. En effet, il existe différentes versions de la réalité. Ces différentes versions de la réalité sont le fruit d’une reconstruction à partir de notre pensée. Les contenus de notre pensée peuvent être des catégories de pensée, par exemple lorsqu’on se dit « c’est bien, c’est mal, c’est normal », ou les pensées automatiques, ce sont des petites phrases qui alimentent notre dialogue interne, par exemple lorsqu’on se dit « il a l’air sympa et bien élevé » ou les croyances, ou les biais cognitifs. Une partie des constructions de la réalité sont guidées par notre volonté à être socialement conforme. Et nous avons souvent l’impression que notre réalité est le réel, nous la vivons comme authentiquement vraie.
Il existe autant de réalités possibles qu’il y a d’interactions différentes possibles entre les êtres humains et le réel. Ces différentes conceptions de la réalité peuvent être contradictoires et peuvent expliquer l’origine des conflits humains. Effectivement, nous interprétons les faits selon notre propre définition du réel, au lieu d’adopter la démarche inverse. Nous construisons chacun notre vision du monde en fonction de nos expériences, de notre culture, de notre éducation. Nous utilisons ensuite le langage pour communiquer cette vision du monde. Le fait de croire que cette vision du monde est unique peut être dangereux. Chacun construit la réalité qu’ensuite il subit. Hume, Kant, Schopenhauer et bien d’autres ont insisté sur le fait que, de la réalité « réelle », nous ne pouvons avoir qu’une opinion, une image subjective, une interprétation arbitraire.
Il existe deux niveaux de réalité, la réalité de premier ordre qui représente les faits bruts, par exemple : cet homme mesure 1,70 mètre. Et des réalités de second ordre où je peux me dire que cet homme est grand, mais une autre personne pourrait dire que cet homme ne paraît pas grand. En effet, la réalité de premier ordre est unique et les réalités de second ordre sont les interprétations possibles de ce fait brut. Les catégories de pensées, les pensées automatiques et croyances font parties de notre réalité de deuxième ordre et par conséquent sont des constructions de notre esprit.
Pour les constructivistes, si c’était possible, ils n’utiliseraient jamais le verbe « être », sous aucune forme. L’ambiguïté de « être » génère inévitablement des méprises. Nous devrions éliminer toutes les formes du verbe être : cet homme est …, je suis …, la situation est…. Cela permet d’éliminer la dimension de plénitude, de finalité et d’affranchissement temporel contenu dans le verbe être.
En coaching, le concept du constructivisme va être utilisé pour recadrer la vision du monde du coaché. Le coach va accompagner le coaché à construire une autre réalité. Il va lui proposer d’autres angles de vue, pour qu’il construise des perceptions alternatives de sa réalité. Ses croyances vont être affectées dans le but de déclencher des comportements différents de ceux qui le font souffrir. Ces nouvelles expériences correctrices le conduiront à changer ses dispositions émotives, cognitives et comportementales, auparavant dysfonctionnelles.
C’est à votre tour de vous faire coacher ! N’hésitez pas à me contacter ou à me recommander !
Sources :
- Watzlawick, P. (1984). La réalité de la réalité. Paris : Points.
- Ellis, A., & Harper, R.A. (2007). La thérapie émotivo-rationnelle. Paris : Ambre Editions.